Saturday, November 4, 2017

Pierre Grise: Des outils pour comprendre la ville / Greystone: Tools for understanding the city @CCA


Crédits en bas /Credits below / Phyllis Lambert & Francesco Garutti @ Pierre grise: Des outils pour comprendre la ville. / Greystone: Tools for understanding the city. Photos © Lena Ghio, 2017 
ENGLISH


Il y a quelques semaines, on s'est fait traiter à une visite guidée avec Madame Phyllis Lambert, fondatrice du Centre Canadien d'Architecture, en compagnie de Francesco Garutti, Conservateur, architecture contemporaine. En 1973 et 1974 elle entreprend avec Richard Pare la tâche de documenter les bâtiments à pierres grises de notre belle ville. Madame Lambert est reconnue pour sa prescience en architecture et quel beau cadeau nous avons aujourd'hui de pouvoir revisité notre patrimoine à travers son travail de documentation minutieux.

Comme toujours, l'exposition est fascinante. C'est comme un grand roman historique raconté par des splendides devantures d'édifices. L'exposition est multimédia avec des catalogues que vous pouvez emprunter pour suivre l'évolution de l'architecture de la ville. Voici l'introduction à l'exposition par Madame Lambert:

« Les bâtiments de pierre grise qui se dressent aujourd’hui à Montréal illustrent des modèles d’établissement ayant perduré de la fin du xviie siècle au début du xxe siècle. Une analyse approfondie de leur histoire révèle l’influence de facteurs géologiques, topographiques, politiques, économique, culturels et ethniques qui ont façonné la ville au cours du temps.

Parmi les modes d’analyse possibles du tissu urbain, l’accent sur un seul matériau de construction permet d’aborder un large éventail de sujets. Cette approche serait moins fructueuse dans des villes comme Paris ou Jérusalem, où tous les bâtiments présentent des parements en pierre locale. Cependant, à Montréal, la ville avec la plus grande concentration de bâtiments de pierre en Amérique du Nord, une telle analyse est révélatrice. Initialement le produit de préoccupations purement pragmatiques, les bâtiments de pierre calcaire grise de Montréal, qui se distinguent de ceux construits dans d’autres matériaux, ont accru une valeur symbolique particulière. Aux xviie et xviiie siècles, des murs de pierre épais offraient une protection contre les attaques, le feu et le froid. Plus tard, ils devinrent des insignes de statut social prestigieux.

Lors des hivers de 1973 et 1974, j’ai entrepris une mission photographique aux côtés de Richard Pare, à l'aide d’une chambre photographique pour étudier la croissance urbaine. Ce mission deviendrait un catalyseur des préoccupations croissantes entourant la conservation du patrimoine de la ville. Les bâtiments de pierre grise offrent un principe unificateur à toute l’île de Montréal. Tôt le matin, nous pataugions dans la neige pour aller photographier les quartiers présentés dans cette exposition : le Vieux-Montréal et les faubourgs originaux situés directement au nord de celui-ci, ainsi que d’autres faubourgs et quartiers périphériques sur l’île de Montréal, tels que cartographiés en 1890.

Les photographies sont les protagonistes de cette exposition. Elles sont élargies et complétées par des cartes et des textes interprétatifs, fruits d’une recherche poussée sur les dates de construction et sur l’identité des titulaires, propriétaires ou occupants des bâtiments à l’époque de leur construction. Les atlas utilisés par les assureurs, les cartes historiques de la ville, plans cadastraux, relevés de cotisations fiscales municipales, annuaires de la ville, actes notariés, documents personnels et autres documents et comptes de société constituent des sources primaires essentielles pour construire une histoire sociale du changement urbain et qui viennent confirmer les modèles et les hypothèses dégagés par l’étude approfondie des documents visuels. » 

12.10.2017 > 04.03.2018

A few weeks ago, we were treated to a guided tour with Madame Phyllis Lambert, founder of the Canadian Center for Architecture, along with Francesco Garutti, curator, contemporary architecture. In 1973 and 1974 she undertook with Richard Pare the task of documenting the greystone buildings of our beautiful city. Madame Lambert is recognized for her prescience in architecture and what a great gift we have today to revisit our heritage through her thorough work of documentation.

As always, the exhibition is fascinating. It's like a great historical novel told by splendid storefronts. The exhibition is multimedia with catalogs that you can borrow to follow the evolution of the architecture of the city. Here is the introduction to the exhibition by Madame Lambert:

« The gray stone buildings now standing in Montreal illustrate settlement patterns that lasted from the end of the 17th century to the beginning of the 20th century. An in-depth analysis of their history reveals the influence of geological, topographical, political, economic, cultural and ethnic factors that have shaped the city over time.

Among the possible modes of analysis of the urban fabric, the focus on a single building material makes it possible to approach a wide range of subjects. This approach would be less successful in cities like Paris or Jerusalem, where all buildings have local stone cladding. However, in Montreal, the city with the largest concentration of stone buildings in North America, such an analysis is revealing. Initially the product of purely pragmatic concerns, Montreal's gray limestone buildings, which differ from those built in other materials, have increased a particular symbolic value. In the seventeenth and eighteenth centuries thick stone walls offered protection against attack, fire and cold. Later, they became prestigious status insignia.

During the winters of 1973 and 1974, I undertook a photographic mission alongside Richard Pare, using a photographic chamber to study urban growth. This mission would become a catalyst for growing concerns surrounding the preservation of the city's heritage. The gray stone buildings offer a unifying principle throughout the island of Montreal. Early in the morning, we wade through the snow to photograph the neighborhoods presented in this exhibition: Old Montreal and the original suburbs located directly north of it, as well as other suburbs and outlying areas on the island of Montreal, as mapped in 1890.

The photographs are the protagonists of this exhibition. They are enlarged and supplemented by maps and interpretative texts, the result of extensive research on the dates of construction and the identity of the owners, owners or occupants of buildings at the time of their construction. Insurers' atlases, historic city maps, cadastral maps, municipal tax slips, city directories, notarial records, personal documents and other corporate documents and accounts are essential primary sources for building a social history of urban change that confirm the models and hypotheses derived from the in-depth study of visual documents. »

-LENA GHIO

PHOTOS:
Portrait de Phyllis Lambert, 2017. © CCA, Montréal / Portrait of Phyllis Lambert, 2017. © CCA, Montréal

Phyllis Lambert et Richard Pare. Magasin-entrepôt Jodoin, Vieux-Montréal Centre, 1872-1873.  Photographie prise entre1973 et 1974. Collection Phyllis Lambert © Phyllis Lambert et Richard Pare. / Phyllis Lambert and Richard Pare.  Jodoin Warehouse, Old Montreal Centre, 1872-1873. Photograph taken between 1973 and 1974. Phyllis Lambert Collection. © Phyllis Lambert and Richard Pare.

Phyllis Lambert et Richard Pare. Baxter Block, Saint Laurent, 1892.  Photographie prise entre1973 et 1974. Collection Phyllis Lambert © Phyllis Lambert et Richard Pare. / Phyllis Lambert and Richard Pare. Baxter Block, Saint Laurent, 1892. Photograph taken between 1973 and 1974. Phyllis Lambert Collection. © Phyllis Lambert and Richard Pare.

No comments:

Post a Comment