Saturday, November 2, 2024

On MUBI now: The Substance & The Girl with the Needle

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The Substance

Coralie Fargeat's The Substance is a daring exploration of societal pressures surrounding beauty and aging, blending body horror with a Faustian narrative that resonates deeply in our age-obsessed culture. At its center is Elisabeth Sparkle, portrayed by Demi Moore, a former fitness icon who, after being discarded by a misogynistic producer, turns to a black-market treatment that allows her to generate a younger version of herself, Sue (Margaret Qualley). However, this grotesque gift comes at a steep price: the two must alternate every seven days, creating a chilling rivalry that spirals into a darkly comedic battle for relevance.

Fargeat pays homage to body horror legends like Cronenberg, crafting a film that is as visually striking as it is thematically profound. The hyperreal transformations and visceral body dynamics serve as metaphors for the violence women inflict upon themselves to meet unattainable beauty standards. The film cleverly critiques how society commodifies youth and femininity, suggesting that the quest for eternal beauty often leads to self-destruction.

Moore’s performance is nothing short of masterful; she embodies the demonized version of femininity, cunningly plotting to undermine her younger counterpart. Qualley shines as the youthful archetype, a character who represents both desire and the fleeting nature of youth. Their interplay is a fascinating study of maternal rivalry and the internalized pressures that fuel it, illustrating the complexities of self-worth as defined by external validation.

While the film’s pacing lags towards the end, its biting humor and horror make it an exhilarating watch. Fargeat’s script, born from personal struggles with aging, resonates with authenticity and urgency. The Substance is a visceral reminder of the lengths to which we go to control our image, making it a must-see for anyone grappling with the fears of obsolescence in a relentless beauty culture.

The Girl With the Needle 

In The Girl With the Needle, director Magnus van Horn crafts a haunting tapestry of horror drawn from the grim realities of Denmark’s 1921 baby-killer case. This chilling drama, set against the backdrop of post-World War I Copenhagen, is not the lighthearted tale one might expect from its title; instead, it immerses viewers in a nightmarish world where desperation breeds tragedy.

Shot in stark, high-contrast monochrome, the film evokes a sense of impending dread, heightened by Frederikke Hoffmeier’s unsettling score. Van Horn's artistry is apparent as he balances moments of raw horror with deeply human stories, reflecting a society that regards women's lives as disposable. The film explores the horrific lengths to which women like Karoline, portrayed with gripping authenticity by Vic Carmen Sonne, are driven by societal disdain and personal despair.

Karoline’s plight is interwoven with the enigmatic figure of Dagmar Overbye, played with chilling charisma by Trine Dyrholm. Their complex, intertwined narratives add layers to the film, although the dual focus occasionally dilutes Dagmar's terrifying presence. Rather than delving deeply into her backstory, Van Horn presents her through Karoline's eyes, creating a narrative that feels both rich and frustratingly incomplete.

While some may lament the lack of a more profound exploration of Dagmar's character, the film’s pervasive atmosphere of fear and moral decay overshadows this shortcoming. The chilling realities of abortion and the lengths to which women will go in oppressive circumstances resonate powerfully throughout. With its masterful direction and compelling performances, The Girl With the Needle stands as a disturbing, unforgettable examination of desperation, survival, and the darkness that lurks within humanity.

MUBI

LENA GHIO   

Friday, November 1, 2024

FERNAND LEDUC chez Québecor cet automne

Si vous avez besoin d'un bain de couleurs cet automne, faites une petite visite à L’Espace musée Québecor Situé au 612, rue Saint-Jacques à Montréal pour passer un moment avec l'oeuvre de Fernand Leduc.

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L'héritage lumineux de Fernand Leduc à l’Espace musée Québecor

Du 28 octobre 2024 au 14 avril 2025, l’Espace musée Québecor rend hommage à l’un des géants de la peinture québécoise : Fernand Leduc. Cette exposition s’inscrit dans un parcours riche et complexe, célébrant la vie et l’œuvre d’un artiste qui a su capturer la lumière et la couleur avec une intensité rare. En cette période marquant le dixième anniversaire de son décès, cette rétrospective nous invite à redécouvrir un homme dont l’engagement artistique a profondément influencé le paysage culturel, tant au Québec qu’à l’international.

Né à Montréal en 1916, Leduc a été l’un des acteurs clés du mouvement des automatistes, un groupe d’artistes dissidents qui a marqué le tournant de l’art moderne au Canada. À travers ses œuvres, Leduc ne se contente pas de représenter le monde ; il en explore les dimensions intérieures, les émotions cachées et les vibrations de la lumière. Ses toiles, aux champs de couleur vibrants, deviennent des paysages abstraits qui reflètent une quête constante de métamorphose et d’expression. Chaque tableau est une invitation à plonger dans une expérience sensorielle où la lumière danse et s’entrelace, révélant des couches de significations et d’histoires.

Isabelle Leduc, fille de Fernand Leduc, a présenté l'exposition dont elle est co-commissaire ce 28 octobre dernier.

L’exposition à l’Espace musée Québecor se distingue par sa présentation soignée et réfléchie, mettant en lumière non seulement les œuvres emblématiques de Leduc, mais aussi son parcours artistique. Des premiers soubresauts de son engagement dans le Refus Global aux paysages abstraits qui l’ont rendu célèbre, chaque pièce témoigne de son évolution et de sa maîtrise. La sélection, rendue possible grâce à la collaboration de sa fille, Isabelle Leduc, et de René Viau, est un hommage à un héritage qui traverse le temps. C’est un parcours immersif où l’on peut apprécier l’évolution stylistique de l’artiste, ainsi que la diversité de ses inspirations.

Les couleurs choisies par Leduc ne sont pas simplement des choix esthétiques ; elles évoquent des émotions, des souvenirs, des réflexions sur la condition humaine. Ce dialogue entre la lumière et la matière est omniprésent dans ses œuvres. La lumière, souvent considérée comme une simple source d’éclat, devient ici un personnage à part entière, un vecteur d’émotion. Le spectateur est ainsi convié à une danse visuelle, à une exploration intime de ses propres ressentis face à l’art.

Leduc ne s’est pas contenté de peindre ; il a également contribué à façonner l’art à travers ses écrits et son enseignement. Reconnu pour son influence et sa pédagogie, il a formé plusieurs générations d’artistes, leur transmettant non seulement des techniques, mais aussi une philosophie de création. Ce lien intergénérationnel est palpable dans l’exposition, où les jeunes artistes contemporains trouvent une inspiration indéniable dans son œuvre.

En conclusion, l’hommage à Fernand Leduc à l’Espace musée Québecor est bien plus qu’une simple exposition ; c’est une célébration de la lumière, de la couleur et de la créativité. Elle nous rappelle l’importance de l’art dans nos vies, ainsi que le pouvoir des artistes à transformer notre perception du monde. En cette période où nous honorons son héritage, nous sommes invités à réexaminer notre propre relation à l’art et à la beauté qui nous entoure. Fernand Leduc, en véritable poète des couleurs, nous offre un cheminement introspectif, à la découverte de soi à travers la lumière.

L'oeuvre de Fernand Leduc est représenté par la Galerie Simon Blais

LENA GHIO   

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Photos © LENA GHIO 2024


Pierre-Karl Péladeau, Isabelle Leduc et le deuxième co-commissaire de l'exposition René Viau.