Jake & Dinos Chapman meet the press / rencontrent la presse Photos Lena Ghio |
3 huge black banners with large white smiley faces greet us in the lobby of the 451 St-Jean Street building of DHC/ART. While the gallery is composed of sumptuous rooms, there is regret that the banners are set there. We need to turn and lift our heads to grasp the size and import of the piece in the rather tight space of the entrance. The new curator at the gallery, CHERYL SIM, did well to inform us, once on the fourth floor, that we could look back down on the installation from the mezzanine. From this vantage point, we understand the object’s symbolic meaning. These innocuous banners, the recurrence of Nazi symbolisms, including the hooded figures that remind us of the infamous KKK movement, are some of the ways the artists depict pure evil. The title of the banner installation is after all «World Peace through World Domination, 2013».
The theme and disposition of the exhibition is that of a slow descent into hell. The notorious dioramas evoke all the horror of the end of the Second World War with miniature figurines involved in murder and mayhem. There are the Nazis committing atrocities, decapitated and piled up bodies, and Ronald MacDonald either standing in as the Fuehrer/ Big Business, or crucified to recall religious tyranny. As you move up from floor to floor you will see many paintings in the exhibition and these are beautifully crafted. The subject matter of the sculptures may be a bit gruesome but the execution is excellent. The life size installations wearing the Conical Hats add an intriguing dimension to the walk through the exhibition. The characters look alive, yet they are always oblivious to us as we past by them. They remind me of how we imagine God as He looks down on our lives, yet He is always hidden from us. We ask God why does He let war happen? And war never stops.
The duo of JAKE & DINOS CHAPMAN is so symbiotic I was curious about how they set out to work on the various pieces. They shared with me that they both worked on all the pieces in a random way with no preparations. That is quite astonishing when you experience the complex and detailed execution of the works. If the subject matter is disquieting it is still presented with a lot of coherence.
The show winds down in the second space of the gallery, at 465 St-Jean Street. Here the questions are even more morbid as the artists address death on a personal level with an exquisite series of 21 delicate drawings entitled «What Really Happens To Us After We’re Dead?2012» You will see more dioramas, a cinema installation, a large room with a complex installation of mixed media reminding us of an after blast situation rich with many details to pay attention to if you want to get the gist of the artists humor. As I was about to leave I thought to myself: Not much optimism here. Then I noticed in one of the dioramas 3 tiny vultures perched on trees waiting for the calmer moment when their feast will begin.
In terms of social commentary, the work tells us of the current tendency to a state of amorality in contemporary fields of endeavor whether they are business, science, politics or art. There is no shame in doing “sinful” things anymore if there is profit to be made, or for the sake of winning the game. Hypocrisy is a way of life so prevalent, it is sometimes not even disguised. Examples of this kind of practice abound in all areas associated with the conflict between protecting the ecology versus the need for energy sources. None of the players involved seem capable of finding that balanced edge where we could keep our world alive while enjoying her gifts. These artists embrace these flaws of society to illustrate their dire consequences. In the end, they use laughter to come to terms with issues that so far confound all of us.
Until August 31 2014.
FRANÇAIS
3 immenses bannières noires avec des larges
«smiley face» nous accueillent à la réception de l’adresse 451 rue St-Jean de
DHC/ART. Alors que la galerie est composée de pièces somptueuses, c’est
regrettable que les bannières soient situées là. On doit lever et tourner la
tête pour saisir la grandeur et l’importance de cette pièce à l’entrée qui est
plutôt étroite. La nouvelle commissaire de la galerie, CHERYL SIM, a bien fait
de nous signaler, alors que nous étions au quatrième étage, de revoir la pièce
à partir de la mezzanine. De cette perspective, on comprend mieux le rôle
symbolique de ces objets. Ces bannières inoffensives, la récurrence des
symboles Nazis, incluant les figures encapuchonnés qui nous rappellent l’infâme
mouvement KKK sont toutes des emblèmes dont se servent les artistes pour
illustrer le mal. Après tout, le titre de l’installation des bannières est «La
Paix Mondiale Par La Domination Mondiale, 2013».
Le thème et la disposition de l’exposition sont celles d’une lente
descente aux enfers. Les dioramas notoires évoquent toute l’horreur de la fin
de la Seconde Guerre Mondiale avec des figurines miniatures occupées à
commettre le meurtre et à semer la
pagaille. Il y a les Nazis en train de perpétrer des atrocités, des cadavres
décapités et empilés, et Ronald MacDonald qui représente à la fois le Führer et
les Grandes Entreprises, ou il est crucifié pour relater la tyrannie des
religions. Alors qu’on monte étage par étage, on voit plusieurs toiles dans
l’exposition et celles-ci sont bellement ouvragées. La thématique des
sculptures est certes macabre, mais l’exécution des œuvres est excellente. Les
installations grandeur nature qui portent les Chapeaux Coniques ajoutent une
dimension intrigante à la visite de l’exposition. Les personnages ont l’air
vivants, pourtant ils demeurent toujours impassibles quand on passe près d’eux.
Ils me font penser à comment on imagine que Dieu nous regarde vivre en
demeurant toujours caché de nous. On demande à Dieu pourquoi Il laisse la
guerre arrivée? Et la guerre n’arrête jamais.
Le duo JAKE & DINOS CHAPMAN est
tellement symbiotique que j’étais curieuse de savoir comment ils travaillaient
sur les pièces variées. Ils ont partagé avec moi qu’ils travaillent tous les
deux sur toutes les pièces de façon aléatoire sans préparations. Cela est très
épatant quand vous observez la complexité et le détail des ouvrages. Si le
sujet est troublant, il est néanmoins présenté avec une grande cohérence.
L’exposition s’achève dans le second espace
de la galerie, le 465 rue St-Jean. Ici les questions deviennent encore plus
morbides alors que les artistes questionnent la mort à un niveau personnel avec
une série de 21 dessins délicats intitulés «Que Nous Arrive-t-il Vraiment Après
Que Nous Sommes Morts? 2012». Vous verrez d’autres dioramas, une installation
cinématographique, une pièce tout investie d’une installation complexe composée
de médiums mixtes qui nous rappelle une situation après l’explosion riche de
détails auxquels il faut porter attention pour comprendre l’humour des artistes.
Alors que je m’apprêtais à quitter l’exposition, je me suis dit : Pas
beaucoup d’optimisme ici. Ensuite j’ai remarqué dans une des dioramas 3 petits
vautours perchés sur des branches en attente que tout se calme pour se lancer
dans leur festin.
En tant que commentaire social, l’œuvre
parle de la tendance actuelle à un état d’amoralité que se soit dans les
affaires, la science, la politique ou l’art. Il n’y a plus de honte à commettre
le péché si celui-ci conduit au profit monétaire, ou la victoire du jeu.
L’hypocrisie est un mode de vie si répandu qu’elle n’est même plus déguisée.
Des exemples de ce genre de pratique abondent dans toutes les situations où il
y a un conflit entre protéger l’écologie et le besoin de trouver des sources
d’énergie. Aucun des joueurs impliqués semble capable de trouver le point de
balance où l’on pourrait préserver notre planète tout en jouissant de ses
cadeaux. Ces artistes saisissent
ces failles de la société pour illustrer leurs conséquences affreuses. À la
fin, ils se servent du rire pour composer avec des questions qui jusqu’à date
nous confondent tous.
-LENA GHIO
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