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J'ai passé ma vie à Montréal et plus le temps avance, plus la tragédie des sans-abri prend de l'ampleur. À certains endroits au centre-ville de Montréal on ne peut pas marcher sans se faire solliciter par au moins trois personnes dans le besoin. Même en banlieue, on retrouve les gens démunis près des stations de Métro, dans les centres d'achats, devant les super marchés. Face à ces gens, je vis toutes les émotions partant de la peine, à l'incompréhension jusqu'à l'impuissance et plus encore.
Le 12 avril 2018 je me suis rendue au Restaurant Robin des Bois pour une conférence de presse sur la disparité de financement entre les centres d'accueil pour femmes et pour hommes. Je ne réalisais pas toute la politique qui sous-tend les actions pour venir en aide aux SDF.
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| Annie Roy / Pierre Allard photo : Manuel Baumann ATSA -Quand l'art passe à l'Action présente un événement ce 16 mai 2018 calendrier |
Ce jour-là, ce sont les représentantes des ressources d'hébergement, Florence Portes du Pavillon Patricia Mackenzie, et Marcèle Lamarche de Le Chaînon qui nous ont dévoilés jusqu'à quel point leur financement était minime en comparaison aux autres centres avec des missions similaires. Dans le gif plus bas, on voit les installations qui illustrent cette disparité.
Ces deux centres accueillent plus de 600 femmes sans-abri par année. De souligner Madame Portes: « Sur les 10 millions de dollars annoncés en juin dernier par le gouvernement du Québec pour soutenir les services aux personnes sans-abri, Le Chaînon et le Pavillon Patricia Mackenzie ne recevront rien ou presque chacune alors que le manque de financement publique et équitable affecte directement les services offerts à ces femmes en besoin. »
Les deux organismes se questionnent sur le pourquoi que des organismes faisant à Montréal un travail similaire au leur auprès de la même clientèle féminine peuvent recevoir jusqu'à 100$ par lit alors qu'ils n'obtiennent en moyenne que 9$ par lit. La formule de financement présente créé une situation de concurrence entre organismes où ce sont les femmes en difficultés qui en souffrent le plus.
Puisque mon article paraît quelques semaines après la conférence, j'ai contacté Madame Melissa Bellerose de Mission Old Brewery qui est la relationniste de la conférence pour obtenir les dernières nouvelles sur ce dossier: « De façon globale, je peux vous confirmer que nous sommes très touchées
par la réponse du grand public. L’annonce des iniquités en matière de
financement provincial pour les deux plus importantes ressources pour
femmes en situation d’itinérance au Québec semble avoir choquée beaucoup
de gens. Le travail de sensibilisation ne fait que commencer. »
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| Marcèle Lamarche, gauche, et Florence Portes, droite, lors de la conférence du 12 avril. Photos © Lena Ghio, 2018 |
La situation de concurrence est aussi bien élucidée dans cet article d'Olivier Kaestlé: qui va plus loin en rendant compte de la complexité à répondre aux besoins des différents types de gens ayant un besoin urgent d'hébergement.
-LENA GHIO
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| Vous vous devez de découvrir le Restaurant Robin des Bois sur Saint-Laurent qui donne une large partie de ses profits pour aider la communauté. Ce 12 avril dernier, j'ai goûté les plus délicieux muffins de ma vie cuisiner par Matthieu, en haut à droite. À sa gauche, Émily ajoute que ses quiches sont encore plus succulentes! Photo © Lena Ghio, 2018 |
