Thursday, April 17, 2025

EXPOSITION À NE PAS MANQUER À L'AFFICHE JUSQU'AU 4 MAI 2025

Mes œuvres préférées de cette artiste pluridisciplinaire se trouvaient à la fin de l’exposition. Elles me touchent particulièrement, car elles éveillent en moi un sentiment de magie. En haut: Artiste Ardente / huile sur toile / 1983

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Travailler la matière /
huile sur toile /
1990-1991


Joyce Wieland : à cœur battant – Une rétrospective qui remue l’âme et éveille les consciences

Il est des expositions qui effleurent l’œil, caressent la mémoire. Et il en est d’autres, plus rares, qui traversent le cœur et réveillent la conscience. Joyce Wieland : À cœur battant, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal, appartient sans conteste à cette seconde catégorie. Plus qu’un hommage, c’est un sursaut. Une piqûre de rappel nécessaire à une époque qui a trop vite oublié la portée subversive et lumineuse de cette artiste immense.

Wieland, c’est une voix. Une voix de femme, d’abord, dans un siècle qui les a trop souvent réduites au silence. Une voix d’artiste libre, féministe, écologiste, mordante et poétique, qui a osé infiltrer les langages dominants – ceux du cinéma, de la peinture, du textile, de la satire politique – pour mieux les renverser de l’intérieur. En redonnant vie à plus de cent œuvres protéiformes, cette rétrospective ravive le feu d’une créatrice qui a fait de la tendresse une arme et de l’humour, un scalpel.

L'exposition aurait pu, sans peine, verser dans la nostalgie polie ou l'hommage consensuel. Mais non. Malgré quelques manques regrettables – l'absence de certains films clés, des prises de position édulcorées – elle réussit l'essentiel : nous rappeler que l’art peut être plus qu’un miroir, qu’il peut être un tremblement. À travers « La fibre politique », section aussi audacieuse que poignante, Wieland revient hanter le présent. Elle parle du Canada, oui, mais surtout de tous les lieux en nous qui luttent encore pour se libérer. Elle évoque l’arrogance impériale, la violence symbolique du nationalisme, l’utopie d’un Nord qui s’appartient, les visages oubliés de la révolte.

Comment ne pas être ému en découvrant ces œuvres textiles, cousues comme des cris d’amour et de colère à la fois ? Comment ne pas frissonner devant cette vidéo de Pierre Vallières, tronquée mais toujours vibrante, où la mémoire militante affleure malgré les silences imposés ? Joyce Wieland ne choisissait pas entre l’esthétique et le politique : elle les mariait dans un rituel de guérilla créative. Elle tordait les symboles, chantait les contradictions, sculptait dans le kitsch la possibilité d’un sens.

Oui, cette rétrospective aurait pu être plus radicale. Oui, elle aurait gagné à réintégrer Rat Life and Diet in North America, ce pamphlet cinématographique hilarant et accablant. Mais même dans ses silences, l’œuvre de Wieland crie encore. Elle nous regarde, elle nous juge parfois, elle nous espère surtout. Car le combat qu’elle menait – pour la justice, pour l’autonomie, pour l’imagination – n’a jamais été aussi actuel.

À cœur battant, le titre semble doux. Mais il bat fort. Il bat vrai. Il nous invite à sentir, à penser, à résister. En sortant de l’exposition, on ne peut s’empêcher de penser : Et si nous étions, nous aussi, un peu Wieland ?

Alors, allez-y. Vous avez jusqu'au 4 mai pour vous laissez traverser. Et surtout, écoutez battre ce cœur.

Un catalogue merveilleux accompagne l'exposition. 

Commissaires : Anne Grace, du MBAM, et Georgiana Uhlyarik, du Musée des beaux-arts de l’Ontario.

LENA GHIO   

Caribou de Tundra / tissu, fil, bourre / 1977-1978

Saturday, April 12, 2025

Le Fil, de Daniel Auteuil : la vérité suspendue à un souffle

Bande Annonce

Dans Le Fil, Daniel Auteuil tisse une œuvre sobre et puissante, où le silence devient parfois plus éloquent qu’un plaidoyer. À la fois coscénariste, réalisateur et acteur, il signe un film de procès d’une justesse rare, qui ne cherche ni l’éclat ni la révolution du genre, mais qui laisse une empreinte durable, comme une voix qui résonne longtemps après le verdict.

Inspiré d’un fait réel raconté par l’avocat Jean-Yves MoyartLe Fil suit Maître Jean Monier, avocat revenu malgré lui aux assises, pour défendre un homme dont l’innocence semble aussi incertaine que son attitude est déroutante. Incarné par un Grégory Gadebois tout en intériorité, Nicolas Milik est un accusé qu’on aimerait secouer, tant sa naïveté frise parfois l’inconscience. Et pourtant, c’est justement cette ambivalence – ni coupable évident, ni innocent crédible – qui donne au film sa tension magnétique.

La mise en scène d’Auteuil, millimétrée sans être figée, capte l’essence même du doute. Les allers-retours entre passé et présent dessinent un puzzle lent, mais fascinant, où chaque pièce – témoignage, regard, hésitation – compte. La France des petites villes y est dépeinte avec tendresse et lucidité, dévoilant les violences invisibles du quotidien, celles qui gangrènent sans faire de bruit.

Solaire dans ses instants d’humour subtil, sombre dans sa quête de vérité, Le Fil nous confronte à notre intime conviction. Peut-on défendre l’indéfendable ? Faut-il croire ceux qui ne savent pas se défendre eux-mêmes ? Le film ne tranche pas. Il tend simplement le fil. À nous de le suivre, ou non.

LENA GHIO   

Friday, April 11, 2025

PLURAL 2025 • 11 avril au 13 avril 2025 • Grand Quai du Port de Montréal ! Soirée d'ouverture

PLURAL


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Imaginez-vous plongés dans une soirée éclatante, là où l'art contemporain pulse au rythme de la créativité canadienne. Dans cet article, je vous emmène avec moi à la soirée VIP de Plural, un rendez-vous devenu incontournable pour les passionnés d’art. Anciennement connue sous le nom de la foire Papier, Plural réunit cette année 44 galeries issues de 7 villes, orchestrée avec passion par l'Association des galeries d’art contemporain (AGAC), qui célèbre fièrement ses 40 ans. Entre découvertes artistiques, échanges inspirants et coups de cœur personnels, suivez-moi au cœur de cet événement vibrant où passé et avenir se rencontrent.

Anaïs Castro, Le témoignage des matérialités sensibles

Sous les voûtes du Grand Quai, là où le fleuve murmure les mémoires enfouies, Le témoignage des matérialités sensibles, commissariée par Anaïs Castro, s’élève comme un poème visuel sur la fragilité du souvenir. Dès l’entrée, un souffle de minimalisme plane, ponctué de matières sombres, comme des échos de perte, de dégât, de disparition. L’exposition tisse le temps comme on coud une plaie invisible — chaque œuvre, chaque fibre, chaque métal semble porter le poids d’un passé muet. Ici, la mort n’est pas une fin, mais une texture : les vestiges deviennent langage, les déchets, mémoire. Les artistes convoquent des gestes d’intimité, de soin, de deuil — tressages, nourritures, objets simples mais chargés. Ce sont des fragments de vies, réassemblés dans une chorégraphie de matières sensibles. Dans cet espace chargé d’histoires superposées, l’art devient rituel, ancre, passage. Le souvenir, fugace et tenace, y trouve enfin matière à résonner.


Lotus L. Kang (Franz Kaka)
Myriam Dion (Blouin Division)

LA GUILDE / Jason Sikoak

Détail de l'oeuvre ainsi décrite par l'artiste: Tissu, fourrure de phoque, cuir de phoque, peinture à l’huile, toile, fil à broder, fil de coton.
Jason Sikoak est un·e artiste inuit interdisciplinaire de Kikiak/Rigolet, Nunatsiavut, établi·e à Tiohtiá:ke/Montréal. Inspiré·e par les récits des aîné·e·s, iel explore la spiritualité, le colonialisme, l’environnement et la vie inuit contemporaine. Son travail reconnu figure dans plusieurs collections et distinctions nationales. Je me suis attardée sur cette oeuvre émouvante.

244-0203 crayon de couleurs sur papier.
Les mythes aquatiques présentés sous cette forme naïve et intense m'a captivée. 

ART MUR / Karine Giboulo

Autoportrait matinal, 2022


Détail L'Océan dans mon salon, 2022

L’art de Karine Giboulo m’enchante depuis des années. Née à Sainte-Émélie-de-l’Énergie en 1980, elle vit à Montréal et crée depuis plus de 20 ans. Ses dioramas miniatures, présentés à Plural, sont à la fois adorables et profondément humains. À travers des installations touchantes peuplées de figurines, elle évoque avec poésie les luttes quotidiennes et l’espoir. Son œuvre suscite réflexion, émerveillement et émotions durables. Une artiste à découvrir encore et encore.

LES VASES
J'ai adoré la réinvention du vase. Voici deux exemples :

Douce Mousse, 2025 / Mel Arsenault / Galerie Nicolas Robert

The Purgatorium Vase, 2023 / Lindsay Montgomery / Chiquier

AQUARELLE

Mirage (center), 2024 / Robin Crofut-Brittingham / Tian Contemporain

SCULPTURES LOUFOQUES

Lost in the Tactile Space of Idiosyncrasies II / Clinking Against
The Jar of Time / from a private place inside the machine, 2025 /
Gracelee Lawrence / PATRICK MIKHAIL
 
UN DERNIER COUP DE COEUR

Recollector, 2023 / Mark Stebbins / Galerie Simon Blais
La magie de cette toute petite œuvre réside dans son illusion :
il ne s’agit pas d’une tapisserie, mais d’une toile minutieusement peinte.
Un chef-d’œuvre de délicatesse.

LENA GHIO   

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Photos © LENA GHIO 2025

Wednesday, April 2, 2025

HOLA FRIDA @ Cinéma du Musée + Cinéma Beaubien • débute le 4 avril 2025

Bande AnnonceCinéma Beaubien - Cinéma du Musée

ENGLISH translation app left - movie available in English

"Hola Frida" : un voyage lumineux au cœur de l’enfance d’une icône

"Hola Frida", ce long-métrage d'animation délicatement soigné, invite les jeunes spectateurs à pénétrer dans l’univers unique et coloré de Frida Kahlo, bien avant qu'elle ne devienne la légendaire artiste que l’on connaît. Adapté de l’album jeunesse Frida, c’est moi, ce film nous plonge dans l’enfance de la petite Frida, une fillette déjà bouillonnante d'imagination et de curiosité, habitant la vibrante ville de Coyoacán au Mexique.

Ce qui frappe dès les premières images, c’est la beauté visuelle de ce film. Les graphismes soignés, aux teintes chatoyantes, immergent le spectateur dans une atmosphère onirique où l’imaginaire de Frida prend vie. L'animation, légère et fluide, accompagne avec douceur l'éveil de la jeune fille à la vie, tout en abordant les épreuves qui la marqueront, de la poliomyélite à l’accident tragique du bus. Ces événements douloureux sont traités avec une subtilité qui permet aux enfants de comprendre l’idée de résilience sans s’enliser dans la gravité. L’épreuve devient le catalyseur d’une créativité débridée, qui mènera Frida à la peinture, un moyen pour elle de surmonter ses blessures, tant physiques que psychologiques.

Mais au-delà de la tragédie, c’est la joie de vivre de Frida qui éclate à l’écran. Son monde est un lieu de découvertes, où les rires partagés avec sa sœur Cristina et la complicité avec ses parents – notamment son père, un photographe aux rêves fragiles – apportent une touche de tendresse. Les séquences de la Casa Azul, la maison bleue, sont particulièrement émouvantes, témoignant de l’amour et de la chaleur familiale qui ont forgé l'artiste.

Bien que quelques passages puissent paraître un peu convenus, le film parvient à toucher son public, en offrant une approche ludique et pertinente de cette figure emblématique. Un film tendre, à la fois éducatif et inspirant, pour initier les plus jeunes à la puissance de l’imaginaire et à l'idée de persévérance, tout en rendant hommage à l’un des plus grands talents du XXe siècle.

Réalisation de Karine Veezina et André Kadi ; textes de Sophie Faucher et illustrations de Cara Carmina

LENA GHIO   

THE SPOILS @ Cinéma du Musée • 06 + 08 + 10 / 04 / 2025

Director Jamie Kastner and Executive Director of the Max Stern Foundation Clarence Epstein presenting their insightful documentary. TRAILER
PHOTO © LENA GHIO 2025

FRANÇAIS app de traduction à gauche. Le film est diffusé avec sous tritre en français

Portrait of the Artist's Children (1830)
by Wilhelm von Schadow

Uncovering the Legacy of Max Stern: Art, Exile, and the Battle for Restitution

The story of Max Stern is a deeply moving chapter in the history of art, tragedy, and resilience. A Jewish art dealer from Düsseldorf, Stern’s life was irrevocably altered by the horrors of Nazi Germany and the destruction it wrought on the Jewish people and their cultural heritage. In the early years of World War II, Stern was forced to flee his home country, leaving behind his family’s esteemed art gallery, Galerie Stern, and a significant collection of artworks. This tragic exile set in motion a journey that would span decades, leading to the eventual recovery of some of the stolen treasures and the creation of the Max Stern Art Restitution Project.

A new film chronicles Stern’s story, focusing particularly on the attempts to recover the artworks looted by the Nazis from his gallery. One of the most poignant moments in the film is the 2018 exhibition in honor of Max Stern at the Düsseldorf City Museum. Initially scheduled to open in 2018, the exhibition faced a three-year delay due to ongoing discussions over the restitution of looted works. This delay highlights the contentious nature of these restitutions, which have sparked fierce debates. In the film, there are moments that reveal a shocking contempt for the Canadian experts involved in the restitution project, raising questions about the cultural and political sensitivities surrounding the return of stolen art. The deep reluctance displayed by some German experts to fully acknowledge the extent of the Nazi thefts further complicates the situation.

One of the central pieces in the film is the painting Portrait of the Artist's Children (1830) by Wilhelm von Schadow. The painting, owned by the Düsseldorf Museum, was part of Stern’s original collection, which was seized by the Nazis in 1937. Through archival film clips, viewers get a glimpse into the nightmare of the period, showing the trauma inflicted not just on Jewish families but also on the cultural legacy of Europe. The painting’s recovery is a testament to the painstaking efforts made by the Max Stern Art Restitution Project, which has been working tirelessly since 2002 to locate and return stolen artworks to their rightful owners or their descendants.

Max Stern's efforts to reclaim his lost collection began in earnest after the war. He was in contact with notable figures, including Canadian Prime Minister Lester B. Pearson, in a bid to retrieve 22 of his paintings. However, Stern's larger collection, which had been forcibly auctioned off by the Nazis, seemed almost impossible to recover. Despite international interest in the restitution of looted artworks, the legal and bureaucratic hurdles often made the process feel insurmountable. Stern, who had kept the Dominion Gallery in Montreal open after his death in 1987, had hoped to recover at least part of his collection, but his death preceded any significant progress.

It wasn’t until 1999, however, that investigators began to piece together Stern's full story. They discovered his connection to Düsseldorf's Galerie Stern and his efforts to regain control of his collection, which had been stolen by the Nazis. Since then, the Max Stern Art Restitution Project, supported by institutions like Concordia University, McGill University, and the Hebrew University of Jerusalem, has worked to identify and return works of art stolen from Stern’s gallery. So far, over 200 paintings have been identified as missing, and more than 30 have been recovered.

The work of the Max Stern Art Restitution Project continues to this day, with the goal of not only returning stolen art but also reinvesting the proceeds of recovered works to support further restitution efforts. 

• The screening of the film on April 6th, followed by a discussion with Director Jamie Kastner, Clarence Epstein of the Max Stern Foundation, and Stéphane Aquin of the Montreal Museum of Fine Arts, offers a powerful reminder of the importance of confronting history. The journey to recover Stern’s legacy is a long and difficult one, but it stands as a testament to the enduring power of art and the necessity of justice in the face of historical wrongs. TICKETS

LENA GHIO   

Max Stern in Germany, c. 1925 • BIOGRAPHY

Friday, March 28, 2025

FIFA 43 en ligne • du 21 mars au 30 mars 2025 • P. 3

FIFA


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Le film de Nathalie Masduraud et Valérie Urrea, qui retrace le voyage de Simone de Beauvoir aux États-Unis, nous plonge dans une réflexion profonde sur l'héritage de Le Deuxième Sexe. Publié en 1949, cet ouvrage révolutionnaire a secoué les fondements de la société patriarcale en dénonçant la domination masculine et en prônant l'émancipation des femmes. Ce film, à la fois voyage initiatique et exploration intellectuelle, nous invite à revisiter les origines de la pensée féministe contemporaine, tout en interrogeant la pertinence et les limites de l'œuvre de Simone de Beauvoir aujourd'hui.

Simone de Beauvoir, lors de son séjour aux États-Unis en 1947, découvre un monde qui exacerbe les inégalités de genre : l'oppression des femmes, la rigidité des normes sociales et la brutalité d'un Sud ségrégationniste. Ce parcours, fait de rencontres et d'observations, nourrit la rédaction de son essai monumental. "On ne naît pas femme, on le devient" : cette phrase, devenue une référence incontestée, a permis de déconstruire les rôles sociaux imposés aux femmes et a ouvert la voie à des théories modernes telles que celles du genre ou de l'écoféminisme.

Cependant, le film ne se contente pas d'explorer l'impact de cette pensée. Il offre également une analyse critique de l'œuvre, en mettant en lumière les points aveugles du Deuxième Sexe grâce aux réflexions de théoriciennes féministes contemporaines comme Judith Butler et Silvia Federici. Celles-ci questionnent les limites de l'approche de Beauvoir, notamment son rapport à la race et à la classe, tout en reconnaissant la force de ses propositions pour transformer les relations de pouvoir entre les sexes.

Ainsi, ce road-trip aux États-Unis devient un lieu de réflexion sur l'évolution des droits des femmes, tout en rappelant l'urgence de continuer à défendre et étendre les acquis face à un contexte politique qui tend à effacer les progrès obtenus. Un film essentiel pour comprendre la pertinence actuelle des idées féministes.

EN SOUVENIR DE NADJA / FROSIA, UNE FEMME LIBRE AU GOULAG

Le film réalisé par Anne Georget nous plonge dans l’horreur du régime communiste du XXe siècle à travers le regard poignant de Frosia, une femme qui a survécu aux terribles goulags de Sibérie. Adaptée du témoignage d’Euphrosinia Kersnovskaïa, une survivante des persécutions staliniennes, cette œuvre se distingue par son audace narrative : une animation documentaire où des dessins émouvants donnent vie à l’histoire de cette héroïne. À travers ses croquis, Frosia nous livre une vision intime de sa souffrance, mais aussi de sa résilience inouïe.

L’histoire de Frosia débute en 1940, dans la Bessarabie, une région de l’Europe de l’Est, alors sous domination soviétique. Propriétaire terrienne, elle voit sa vie basculer avec l’invasion de l’URSS et la répression qui s’ensuit. Condamnée à 18 ans de déportation au cœur des goulags, elle doit faire face à une existence marquée par la douleur, l’humiliation et la privation. Pourtant, dans ce lieu d’inhumanité, sa force intérieure et sa volonté de survivre vont lui permettre de s’accrocher à la vie. À 33 ans, elle parvient à s'évader et, plus tard, à témoigner de son expérience, par le biais d’un art qui devient pour elle une forme de résistance et de mémoire.

Le film d’Anne Georget va au-delà de la simple restitution historique ; il explore l’art de l’animation documentaire, un choix judicieux pour transmettre l’émotion brute du récit de Frosia. En animant ses dessins, l’œuvre offre une immersion visuelle profonde, où la souffrance de cette femme se mêle à une humanité profonde. À travers cette œuvre, le spectateur est non seulement témoin d’un récit de souffrance, mais aussi de courage et de lumière dans l’obscurité.

LENA GHIO   

Wednesday, March 26, 2025

PLURAL 2025 • 11 avril au 13 avril 2025 • Grand Quai du Port de Montréal !

Images gracieuseté de l'AGAC
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Plural au Grand Quai du Port de Montréal. Du 11 au 13 avril prochain, l'événement incontournable des arts visuels ! Cette année, nous célébrons un jalon majeur : les 40 ans de la foire annuelle qui, au fil des décennies, s’est imposée comme un carrefour essentiel de rencontres et de découvertes. Depuis ses débuts, Plural a su tisser des liens entre les artistes, les galéristes, les directeurs de musée et les collectionneurs, créant un espace unique de dialogue et de partage autour de la passion pour l'art. 
Au premier étage du Grand Quai, le public pourra explorer les kiosques de 37 galeries commerciales mettant de l'avant le meilleur de l'art contemporain canadien :
Art Mûr (Montréal)
Blouin Division (Montréal/Toronto
Bradley Ertaskiran (Montréal)
Chiguer art contemporain (Montréal/Québec)
Christie Contemporary (Toronto)
Clint Roenisch (Toronto)
COOPER COLE (Toronto)
Daniel Faria Gallery (Toronto)
de Montigny Contemporary (Ottawa)
Duran Contemporain (Montréal)
Eli Kerr (Montréal)
ELLEPHANT (Montréal)
Equinox Gallery (Vancouver)
Feheley Fine Arts (Toronto)
Franz Kaka (Toronto)
Galerie C.O.A (Montréal)
Galerie Hugues Charbonneau (Montréal)
Galerie Nicolas Robert  (Montréal/Toronto)
 
Galerie Robert Poulin (Montréal)
Galerie Robertson Arès (Montréal)
Galerie Simon Blais (Montréal)
Galeries Roger Bellemare et Christian Lambert (Montréal)
Macaulay + Co. (Vancouver)
McBride Contemporain (Montréal)
Pangée (Montréal)
Patel Brown (Montréal/Toronto)
Patrick Mikhail Gallery (Montréal)
Paul Petro Contemporary Art (Toronto)
Pierre-François Ouellette art contemporain (Montréal)
Slate Fine Art (Regina)
Stephen Bulger Gallery (Toronto)
The Blue Building (Halifax)
TIAN Contemporain (Montréal)
United Contemporary (Toronto)
Wishbone (Montréal)
Yves Laroche Galerie d’art (Montréal)
Zalucky Contemporary (Toronto)
Au deuxième étage, au Pavillon, 7 espaces projet seront investis par des galeries émergentes ou alternatives, chacune présentant le travail d'un·e ou deux artistes :
Atelier-Galerie A. Piroir (Montréal)
Ceremonial / Art (Vancouver)
Collection Art Volte (Montréal)
La Guilde (Montréal)
Plataforma ArtBase (Montréal)
Projet commun (Montréal)
two seven two (Toronto)
Les exposants participants, originaires de sept villes canadiennes, ont été choisis pour leur travail remarquable et leur apport significatif au secteur, représentant le meilleur de l'art contemporain au pays. Le comité de sélection chargé d'évaluer les candidatures était composé des trois professionnelles du milieu des arts visuels : Jessica Bradley (commissaire indépendante et consultante) Florence-Agathe Dubé-Moreau (commissaire indépendante) et Anne-Marie St-Jean Aubre (conservatrice de l'art québécois et canadien contemporain, Musée des beaux-arts de Montréal).

L'AGAC est heureuse d'accueillir pour la première fois les galeries COOPER COLE(Toronto), de Montigny Contemporary (Ottawa) et Wishbone (Montréal), ainsi que les espaces projet Ceremonial / Art (Vancouver), La Guilde (Montréal) et two seven two(Toronto).
Célébrez l’ouverture de la foire Plural lors de notre prestigieuse soirée VIP, organisée au bénéfice de la Fondation AGAC ! Cet événement unique vous permet d'accéder aux œuvres en primeur et de profiter de l'ambiance festive en compagnie des galeristes, des artistes, des collectionneurs et des professionnels du milieu culturel et des affaires.

La billetterie régulière de la foire ouvrira au courant du mois de février. 
Heures d'ouverture

Vendredi 11 avril : 12h - 21h
Samedi 12 avril : 11h - 19h
Dimanche 13 avril : 11h - 18h
Emplacement

Grand Quai du Port de Montréal
200 rue de la Commune O.
Montreal, H2Y 4B2