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| PHOTO YVES RENAUD, FOURNIE PAR LE TNM |
"Lysis", la dernière production dirigée par Lorraine Pintal au Théâtre du Nouveau Monde, se révèle être un voyage captivant à travers les tumultes de la lutte féministe contemporaine. Cette œuvre ambitieuse, écrite par Fanny Britt et Alexia Bürger, prend racine dans les thèmes ardents de la sororité, du patriarcat et de l'activisme féministe, tout en se nourrissant des résonances intemporelles de la Grèce antique.
Dès les premiers instants, la grandeur de la production saisit l'attention du public. Avec une distribution de dix-sept acteurs et musiciens, une scénographie élaborée et des éclairages évocateurs, le Théâtre du Nouveau Monde offre un spectacle immersif qui transcende les frontières du théâtre conventionnel. La musique en particulier, signée Philippe Brault, se révèle être un élément crucial, ajoutant une profondeur émotionnelle qui amplifie les moments clés de l'histoire.
Au cœur de "Lysis" réside le personnage éponyme, interprété avec une intensité incandescente par Bénédicte Décary. Lysis incarne la révolte et la détermination, devenant ainsi la voix de nombreuses femmes confrontées aux injustices du patriarcat. Son antagoniste, Victor Forest, joué avec justesse par Jacques L’Heureux, symbolise le pouvoir oppressif qui tente de museler la quête de justice et d'égalité. Leurs confrontations mettent en lumière les enjeux moraux et éthiques complexes qui parsèment le récit.
Malgré ses mérites indéniables, "Lysis" n'est pas sans défauts. Le texte, bien que porteur de messages importants sur la sororité et la résistance, peine par moments à maintenir sa cohérence narrative. La transition vers des éléments plus intimes et personnels dans la seconde partie de la pièce peut sembler brusque, diluant ainsi l'impact initial du propos. Les thèmes de l'amour et de la transmission, bien qu'essentiels, semblent parfois prendre le dessus sur l'engagement politique initial de l'œuvre.
Cependant, la mise en scène méticuleuse de Lorraine Pintal parvient à maintenir un équilibre entre les différentes dimensions de l'histoire. Son travail minutieux se reflète dans la fluidité des transitions et la cohérence globale de la production. Les performances des acteurs, notamment celle de Jean-Philippe Perras en tant que premier ministre, contribuent à donner vie aux tensions et aux dilemmes moraux explorés par la pièce.
En conclusion, "Lysis" reste une pièce d'une importance capitale qui aborde avec audace et sensibilité des questions cruciales pour notre époque. Malgré ses imperfections, elle offre une réflexion profonde sur le destin des femmes, leur lutte pour l'égalité et leur quête de liberté. Le spectacle, porté par une équipe artistique talentueuse, témoigne du dynamisme et de la vitalité de la création théâtrale au Québec, tout en offrant un souffle d'espoir pour l'avenir du TNM et de la scène artistique locale.a
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| Toute la distribution, les autrices, les musiciennes et la Lorraine Pintal, la metteure en scène. © LENA GHIO 2024 |
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