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Duck Pond de la compagnie Circa est une œuvre qui, tout en s'inspirant des classiques du ballet comme Le Lac des Cygnes et Le Vilain Petit Canard, se distingue par sa subtile élégance et ses moments d’acrobatie saisissants. La compagnie australienne, reconnue pour son approche novatrice du cirque moderne, évite le spectaculaire évident pour privilégier un équilibre finement dosé entre danse, théâtre et art du cirque. Le tout forme un univers où chaque mouvement semble parfaitement ajusté, où les corps s'harmonisent dans un équilibre précaire mais d’une grande beauté.
La trame de Duck Pond, bien qu’inspirée d'un conte de fées, propose une lecture plus intime et poétique que spectaculaire. L’histoire, qui évoque une sorte de triangle amoureux entre un prince, un vilain petit canard et un cygne noir, n’est jamais que le prétexte à une exploration de l’émotion et de la sensualité à travers l’acrobatie. Le spectacle joue sur des nuances subtiles, où les costumes en velours et les couleurs sombres (noir et or) ajoutent une touche de sophistication. La musique de Jethro Woodward, nourrie de fragments de Tchaïkovski, est un fond sonore omniprésent, mais qui reste au service de l’ambiance, loin des effets de climax grandiloquents.
Les numéros acrobatiques, particulièrement les formations en triptyque, sont un vrai délice visuel. Les corps se tordent et se déploient avec une précision incroyable, créant des compositions vivantes et en perpétuel mouvement. Mais le spectacle réserve aussi des instants plus décalés, comme une bagarre d’oreillers un peu trop rapide, ou encore des moments d’introspection où la tension retombe. Bien que la pièce soit d’une grande finesse et pleine de chaleur, il manque peut-être un peu de ce supplément d’âme qui donne la sensation d’une expérience inoubliable. Circa réussit encore une fois à toucher le public, mais on aurait aimé voir un peu plus de cette "pizzazz" qui fait le sel du grand spectacle.
INFO & BILLETS: ICI
France Gendron
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