Wednesday, July 16, 2025

Le Secret de Khéops de Barbara Schulz à l'affiche le 18 juillet

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Une comédie d’aventure aussi érudite que jubilatoire

Pour son premier passage derrière la caméra, la comédienne Barbara Schulz signe avec Le Secret de Khéops une comédie d’aventure pleine de charme, de panache et de fantaisie. À mi-chemin entre Les Aventuriers de l’arche perdue et Les Sept Boules de cristal, ce film familial à la française nous embarque dans une chasse au trésor historique aussi burlesque qu’érudite, portée par un Fabrice Luchini en grande forme.

Dans le rôle de Christian Robinson, archéologue fantasque et exalté, Luchini s’en donne à cœur joie. Flamboyant comme un héros de roman feuilleton, il mène une quête improbable mais fascinante : retrouver le trésor du pharaon Khéops, que Napoléon aurait secrètement ramené d’Égypte et dissimulé dans les profondeurs de Paris. Dès les premières scènes, entre une fouille en Égypte et un indice gravé en français, le ton est donné : l’Histoire devient terrain de jeu, et les archives du Louvre se transforment en labyrinthe à énigmes.

Mais Le Secret de Khéops n’est pas qu’un film de chasse au trésor. Sous la légèreté apparente de son intrigue se cache un récit plus intime, celui d’un père qui tente, un peu tardivement, de retisser les liens avec sa fille Isis (interprétée avec une justesse piquante par Julia Piaton) et de transmettre sa passion à son petit-fils Julien (le jeune Gavril Dartevelle, naturel et attachant). Ce triangle intergénérationnel insuffle une profondeur émotionnelle inattendue à l’aventure, sans jamais alourdir le récit.

Barbara Schulz fait preuve d’une réelle maîtrise de la mise en scène. Le rythme est soutenu, les dialogues pétillent, et les décors parisiens sont habilement exploités, entre les sous-sols secrets de la Bastille, les couloirs feutrés de la Malmaison et les recoins oubliés du Louvre. La réalisatrice n’a rien laissé au hasard : le sérieux de la reconstitution historique (validée par des experts comme David Chanteranne et Jean-Guillaume Olette-Pelletier) se conjugue à une mise en scène enlevée, joyeusement inspirée par la bande dessinée franco-belge, de Tardi à Jacobs en passant par Hergé.

Le film trouve un équilibre rare entre érudition et légèreté. Là où beaucoup de comédies d’aventure sombrent dans le pastiche ou le clin d’œil appuyé, Le Secret de Khéops fait mouche grâce à son ton sincère, sa générosité et l’irrésistible charisme de Luchini, espiègle et solaire, véritable moteur comique et narratif du récit.

En somme, Le Secret de Khéops est une belle réussite : un divertissement familial intelligent, drôle et soigné, qui réconcilie aventure, culture et émotion. Une œuvre pleine d’entrain, précieuse comme un papyrus retrouvé au fond d’un sarcophage, et idéale pour illuminer les salles obscures en cette morosité ambiante.

LENA GHIO   

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