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| Elizabeth Vargas Murguía fête 35 ans de carrière au Cabaret Lion D'Or |
Dans l’univers éclaté des arts de la scène, où les trajectoires s’esquissent souvent à la craie, effacées avant même de s’inscrire, Elizabeth Vargas Murguía trace depuis plus de trois décennies une ligne claire et tenace, à la fois poétique et combative. Née à Mexico en 1969, elle est de ces artistes pour qui la scène est moins un lieu qu’une nécessité — une manière d’habiter le monde avec intensité, mémoire et audace. Les clips vidéos qui suivent témoignent de la joie que nous avons vécu en célébrerant cette femme unique.
Formée à l’école Arte Escénico IAE, elle fait ses armes dans le théâtre mexicain avant de s’installer à Montréal en 2007. Ce déplacement géographique est aussi une reconfiguration identitaire : l’actrice y devient également auteure, metteuse en scène, productrice. C’est dans ce territoire d’adoption qu’Elizabeth déploie toute l’amplitude de son art, avec plus de cent productions à son actif — des séries, des courts et longs métrages, oscillant entre les industries québécoise et américaine. Elle y incarne des rôles parfois modestes, parfois centraux, mais toujours porteurs d’une vérité, d’un regard, d’une voix.
Car ce qui distingue Elizabeth Vargas Murguía, c’est précisément cette constance : une persistance dans le travail, une foi indéfectible dans la formation continue — en témoignent ses années de perfectionnement auprès des Ateliers Danielle Fichaud, Louise Boisvert, Jean-Pierre Bergeron ou encore à l’École nationale de théâtre du Canada. Pour elle, être comédienne, c’est “recommencer sans cesse”, affûter son instrument, apprendre à écouter, à se décaler, à disparaître.
Mais Elizabeth n’est pas qu’interprète. Elle est aussi une créatrice. Avec sa compagnie VarMur-Arts, elle signe des projets où s'entrelacent les langues, les cultures et les disciplines. Les Nuits du Cabaret Impala, présenté en 2018 au Théâtre Cabaret Lion d’Or, fusionne cabaret, théâtre et mémoire latino-américaine. À l’écran, elle explore l’intime dans des courts métrages qu’elle écrit et interprète, tels que Pollito, Yo decido, Les chaussures ou Schizophrénie. Ces œuvres agissent comme des micro-récits de résistance, des fragments d’une diaspora qui refusent l’effacement.
En 2025, elle célébrait ses 35 ans de carrière lors d’un événement au Lion d’Or, ponctué d’hommages et de retrouvailles. Ce moment, empreint d’émotion, cristallisait un parcours tissé de labeur et de passion. La reconnaissance est venue : Prix Hommage aux Femmes, Latin Awards Canada, signature du Livre d’Or de Montréal comme actrice latino-américaine. Mais plus que les trophées, ce sont ses gestes fondateurs — comme la création du Prix Galardón Reconnaissance à la Constance Canada — qui racontent le mieux l’artiste qu’elle est : engagée, généreuse, et profondément ancrée dans son temps.
Elizabeth Vargas Murguía parle trois langues — espagnol, français, anglais — mais c’est dans celle du théâtre qu’elle se sent chez elle. Elle y a trouvé sa respiration, son rythme, son territoire. Et si la constance était une forme de rébellion ? Une manière de dire, malgré tout : je suis encore là, et je crée.
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Photos © LENA GHIO, 2025
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| Elizabeth Vargas Murguía |
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